Metin Cengiz

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Metin Cengiz
Metin Cengiz
Poète, éditeur et essayiste, né le 3 mai 1953 à
l’est de la Turquie. Dissident politique, il est
emprisonné pendant la période de la junte
militaire. İl finit par s’établir à İstanbul où il
travaille comme rédacteur et éditeur auprès de
différents journaux et maisons d’éditions. Il
traduit en turc les œuvres de Pablo Neruda,
Eugène Guillevic, Jacques Prévert, Jules
Laforgue, Aimé Césaire, Max Jacob et une
“Anthologie de la poésie moderne française
(2000). Parmi les dernières publications: Les
poésies de la liberté, 2008
1
voyageur de la nuit
dans le jardin il n’y a plus ni magie ni nuage
le jardinier est vaincu, le mot s’harmonise avec l’hiver
si la poésie est comme le vent, allant et venant sur mon coeur
elle coule à flots dans l'air du temps
les dieux applaudissent
des que ma poésie se délie
le passant de nuit voyage entre les montagnes
tel le feu entre les lilas
mille étoiles s'écoulent au pays de l’amour
sur les routes qui s’ouvrent aux pluies
du sommeil les cruches sont remplies
mon chemin est une matrice pareille
à une voix soyeuse ou à une prison
notre temps est sous des nuages tout noirs, je suis
le jardinier vaincu, je fais jaillir de mon coeur
le mot qui s’harmonise avec l’hiver
le feu qui voyage entre les lilas
2
mon corps est une prière à la terre
j’ai vécu et vivrai, les heures sont de pures essences
mon corps aujourd'hui est prière à la terre
rejet des chansons enchaînées
cette lyre m'enserre les veines comme une pieuvre
pour l’amour il reste sur ma chair un fer
qui tenaille mon corps ensoleillé
une arme splendide me blesse, le pus des années
me submerge comme une mer déchaînée
adieu mes amis, adieu à tous
avec les dernières forces qui me restent
peut être l’ange de la mort aura plaisir à me tuer
avec la faux il coupera mon corps fou
ainsi que ce poème plaintif fut écrit
3
dans l’obscur
la peur est comme une graine, un miracle
enveloppe le corps soudainement
pareil au jaillissement des herbes
commence une aventure de rêve, dans mon cœur
s’ouvrent des corridors profonds et obscurs
ton refuge est un combat
les rues qui disent ton amour sont ennemies
le soupçon, ce cadeau de l’enfance
devient une rivière tumultueuse
elle se débat difficilement
toute lumière a des yeux effrayants
qui dessinent des formes étranges
ni les amis ni les souvenirs qui enveloppent
le passé gémissant ne font plus écho au loin
la nuit énorme tombe sur toi
comme un vampire maudit par le sang aussi
ton pays ressemble au lit sec d'une rivière
la mort ne peut plus te réveiller
si ton ombre a changé d'apparence
plus longue est la rue familière
tu n'as même plus d'arbre dénudé par l’hiver
un ver au fond de toi ne cesse de ronger ta vie
tu es maintenant dans l’obscur, dans la figure de l’obscur
une pure figure
4
quand je me vois de loin
quand je me vois si loin
mon père ouvre la rose de ma vie
en lui un ciel tout bleu
quand je me vois si loin
des plaines inondées
mon visage sur le sien
je comprenais que la neige avait fondu sur les montagnes
et que les soleils commençaient à lever dans mon cœur
la mort de mon père soudain
à trois heures du matin
je me réveille toujours à cette heure
une nouvelle crise cardiaque
c’était la mort de mon père
assis il regarde l’horizon, nos ombres
se mêlent dans le parfum du soir
avec lui les livres és'ouvraient
les contes allaient mieux à ma mère
mon père, si beau à présent, a le même âge que moi
la mort est l’alcool de son corps
lui parler encore, c’est ma prière
que nous fleurissions encore pour devenir printemps
5
la mort a mille noms dans mon pays
ô mort, c’est à nous qu’il revient de chanter l'air
de ta chanson cruelle et noire
quand les montagnes sont aussi vieilles
sur les herbes tu vas dansant
tu restes un guerrier
qui parcourt les villes
quand les montagnes sont aussi vieilles
la mort, dans mon pays,
a mille noms, son ombre est celle du loup
sa douleur nue fait gémir
la violette la plus subtile, au fond du silence,
la mort a mille noms
ô mort, je chante l'air
de ta chanson cruelle et noire
nous nous remettons en route
les années dans nos valises
et des danses magiques et noires autour des pupilles
6
Parabole de la solitude
Il y avait une femme, chanson de solitude.
De rêves elle habillait sa solitude
en brûlant ses espoirs.
Je dis: Pourquoi agites-tu le noir ?
Elle dit: Mes plâtres se décollent de tristesse.
Dès que ma voix devient la voix du luth
je fais l’amour avec cette voix
parceque c’est ma vie.
Quand elle parlait, ses rêves pleuvaient
sur la vie, comme une pluie noire.
Parabole de la voix
Des montagnes venaient les voix,
la vallée était comme une mer irrévocable,
nous avions galopé, moi et mon père,
nos chevaux avaient écumé.
C’est possible de trouver la voix , dit mon père,
entre toutes les autres choses possibles.
Le jour était un fleur entre nous
7
Parabole du secret
D'abord l’homme a dessiné la porte,
puis il a tourné sa face contre la mer
et il dit: le voilà,
la porte s’ouvrait contre la mer
8
gece yolcusu (le voyageur de la nuit)
bahçede ne sihir kaldı ne bulut, bahçıvan
mağlup, kış uyumlu cinas bu, yel
yüreğimden süpürdüğüm şiirse yüreğime
akmakta çağ ezgisiyle ırmaklar içre
diyorum arş üstünde el çırpmakta melekler
kör düğümü çözmek üzereyken şiirimle
ey leylaktan leylağa gezinen ateş
gece yolcusu yüce dağların yüreğinde
açılan yollarda uykulu yağmurlarla
yıldızlar bölük bölük akıyor aşk yurduna
testisini dolduruyor testi sahipleri
gidiyorum işte zindana benzettiğim rahimden
'git' buyruğuyla ipek sesli rahime
çağ kapkara bulutlar altında, bahçıvanım ki
yenik düştüm, yüreğimden şiirler fışkırıyorum
kış uyumlu cinasım, leylaktan leylağa gezinen ateş
9
gövdem toprağa dua
(mon corps est priere à la terre)
yaşadım yaşayacağımı, saatler iksir
gövdem toprağa dua şimdi
zincire vurulmuş şarkıların filizi
damarlarımı ahtapot gibi sıkıyor bu lir
aşktan yana ağır bir kasnak kaldı tenimde
gövdemdeki güneşi gerip duran
görkemli bir kılıçla yaralanmışım, yılların irini
kudurmuş deniz gibi geliyor üzerime
elveda elveda dostlar elveda hepinize
fırtınalı bir yaşamdan kalan son güçle
kimbilir nasıl haz duyacak azrail benden
orakla biçecek çılgın tadlarla gerilmiş
bedenimi
şu durmadan inleyen şiirleri yazdım diye
1
karanlıkta (dans l’obscure)
korku tohum gibi, mucizeyle
nasıl fışkırırsa otlar
sarar birden bire gövdeyi
bir hayal serüveni başlar, karanlık
kocaman dehlizler açılır yürekte
tabutu çağrıştırır sığındığın oda
düşman kesilir aşkı öğreten sokaklar
kuşku, o kurtarıcı çocukluk armağanı
hummalı bir ırmağa dönüşür, zorlu
kanat vuruşlarıyla çırpınan ırmağa
hayvansı, ürkünç gözleriyle lambalar
garip biçimler çizmeye başlar havada
demek.. ne dostlar ne kuşatıcı anılar
ses vermez uğulduyan geçmiş uzaklarda
kanın bile lanetlediği vampir gibi
gecenin ağırlığı çöker üstüne
kuru çay yatağını andırır sana yurdun
1
ölüm bile uyandıramaz seni
kılık değiştirsen neye yarar
yürüdüğün bildik yolu uzatmaktan başka
kışın kuruttuğu bir ağaçsın artık
içini kemirir durur beslediğin kurdun
sen şimdi karanlıkta, suretinde karanlığın
oyun içinde amaçsız bir oyunsun
1
ben uzaktan gözükünce (quand je me vois de loin)
ben uzaktan gözükünce
babam gül açardı beni
bağrında masmavi bir gök
ben uzaktan gözükünce
geniş ovaları sular basardı
benim imgemle yüzünde
anlardım ki kar erimiş dağlarda
kuşlar uçmaya başlardı yüreğimde
babamın bir ölümü vardı ki
beklenmedik, sabahın saat üçünde
her gün uyanırım aynı vakitte
yüreği yetmez olur yeniden
babamın bir ölümü vardı ki
oturup ufku seyrederdi, gölgesi
karışınca akşamın ıtıriyle gölgeme
kitaplar onunla anlam bulurdu
masallar daha yakışırdı anneme
1
babam şimdi ne güzel, benimle yaşıt
ölüm alkole dönüşüyor gövdesinde
n'olur bir kere daha konuşsaydık
çiçeğe durup bahar açsaydık sesinde
ölüm binlerce adın var yurdumda
(la mort a mille noms dans mon pays)
ölüm senin türkünü söylemek düştü bize
senin kara kıyıcı görkemli türkünü
dağlar yaşlılar gibi takatsiz artık
büyülü danslarla geziyorsun otların üzerinde
kendi başına buyruk serdengeçti
gibi gidiyorsun şehirden şehire
dağlar yaşlılar gibi takatsiz artık
ölüm binlerce adın var senin
yurdumda, gölgen kurt gibi
soyunur sancıyı, inleterek en hercai
menekşeyi, diz çöken sessizlikte
ölüm binlerce adın var senin
ölüm senin türkünü söylüyorum
senin kara kıyıcı görkemli türkünü
bavullarımızda çürümüş yıllarla
1
koyulmak yollara düştü bize
göz bebeklerimizde kara büyülü danslarla
yalnızlık meseli
(Parabole de la solitude)
bir kadın vardı, uzlet şarkısı
örerdi yalnızlığını düşlerindeki dünyaya
yakarak görüntülerdeki umutları
dedim ki, “niye tahrik edersin asidi”
“alçılarım sökülüyor duyduğum acıdan” dedi
“sesim dönüşürken ud sesine
bu acıyla sevişirim
ne de olsa kendi hayatım”
derken, düşleri yağıyordu
asit yağmuru gibi hayata
ses meseli
(Parabole de la voix)
dağlardan sesler geliyordu
dönülmez bir deniz gibiydi vadi
biz dört nala sese gidiyorduk babamla
atlarımız köpükler içindeydi
1
“sesi bulmak mümkün” dedi babam
“diğer mümkün şeyler arasında”
gün açan çiçekti aramızda
giz meseli
(Parabole du secret)
önce kapıyı çizdi adam
sonra denize döndü yüzünü
ve dedi işte!
kapı denize açılıyordu
1

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