Il s`est laissé entraîner par le vent de son destin

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Il s`est laissé entraîner par le vent de son destin
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destin
Il s’est laissé entraîner par le vent de son destin
(paroles d’une chanson Turque)
samedi 30 avril 2005, par Deniz Yücel Sylvestre, Ece Temelkuran
Milliyet, Ece TEMELKURAN, 03/04/2005
Traduction par Deniz Yucel Sylvestre de Turquie Européenne
Le fascisme commence quand un professeur frappe son éleve ; l’enfant devient alors si soumis qu’il ne
peut plus s’enfuir. Si une femme pardonne à l’époux qui l’a battue, si tu penses que quelqu’un ne peut
courir après toi que pour t’attaquer, si tu commences à te méfier de tout le monde... c’est fichu !
Le fascisme ne commence pas avec les premières bombes lancées, ne commence pas non plus avec la
peur de ce qui pourrait être écrit dans les journaux. İngeborg Bachmann dit que le fascisme commence
dans les relations entre les gens. Plus tard, dans les années 90, Umberto Eco, dans l’un de ces écrits, dit
que les gens s’attendent encore à ce que les fascistes portent un uniforme nazi. İl affirme que le fascisme
s’est déguisé. Ne serait-ce pas, il y a peu, les députés du MHP (parti nationaliste) qui ont déclaré, par une
décision de leur parti, qu’ils vont changer, qu’ils ne vont plus mettre des chaussettes blanches mais des
vêtements bien repassés, qu’ils ne mangerons plus d’ail ? N’est-ce pas cette logique totalitaire qui grossit
comme une tumeur, favorisée par notre législation, qui nous attrape les uns après les autres et nous jette
dans l’obscurité. Le plus inquiétant c’est ce fascisme qui se déguise en « gens ordinaires ». Le cancer dont
le diagnostique précoce n’est plus possible, c’est le fascisme civil.
Aujourd’hui, si des enfants commettent des crimes dans des écoles, il se trouve quelques personnes qui se
vantent : « nous aussi nous avons de la violence gratuite, comme les américains ». Pendant ce temps les
têtes des femmes se sclérosent devant les émissions matinales de la télé, les fillettes deviennent des
femmes grandies avec des crimes d’honneur, on avance en regardant derrière soi, en se méfiant des uns
des autres, et pour cela, on se remplit de haine... le fascisme le plus horrible porte les vêtements de tous
les jours, sans aucun signe dessus, et se propage subrepticement, comme une tumeur. Le pire dans le
fascisme, c’est, que, lorsque l’on commence à qualifier de « fasciste » une relation établie entre deux
individus, il est déjà trop tard.
Des gens sans organes.
Le fascisme, c’est l’arrachement de la substance humaine des individus pendant les cérémonies de
soumission au pouvoir. N’est-ce pas ce que l’on voit dans les feuilletons télévisés qui font porter aux
méchants des vêtement chers et beaux, qui insistent sur les armes par des gros plans détaillés. On les
aime, on porte les mêmes habits qu’eux, on met les mêmes bagues comme le sceau du pouvoir ? N’est-ce
pas cela qui montre que ceux qui adorent le pouvoir sont entrés chez nous et que nous les recevons vêtus
de nos pyjamas ? Le fascisme transforme les frères en ennemis ; la méfiance, toujours entretenue, tue la
fraternité. Que pensez-vous aujourd’hui quand vous entendez quelqu’un courir derrière vous ? Est-ce un
voleur ou un assassin ? Est-ce un ami perdu de vue ? Est-ce un maraudeur qui va arracher votre sac a
main ou un passant vous apportant l’argent et la clé que vous avez laissés tomber ?
Dans le fascisme vous considérez tout le monde comme de possibles voleurs ou assassins, qui ne peuvent
vous vouloir que du mal. Et vous aussi vous pensez à attaquer. Et c’est alors que tout commence, quand
on commence à croire que l’humain est mauvais dans sa nature. Lorsque vous haïssez, vous avez peur des
gens, la conscience se ferme. Le fascisme est plus que jamais concerné lorsque les consciences se ferment.
Dans ces temps, un député, une femme, qui de plus est, sort en chantant les louanges des armes. Elle dit
quelque chose du genre « si on vit au Texas, nous devons vivre comme des Texans ». Que font les femmes
aux cheveux blancs dont les enfants ont été tués par ces armes ? Elles enterrent, sans armes, leurs fils qui
sont morts « pour une poignée de dollars »... Parce que ces femmes savent qu’une arme, n’importe quelle
arme, tôt ou tard fera recommencer une autre peur et fera blanchir les cheveux d’autres femmes...
Les enfants giflés.
Le fascisme commence quand le plus fort n’a plus aucun obstacle. A cause de cela, dans l’école d’un
quartier d’une ville de ce pays, lorsque un professeur donne une raclée à un élève, là, en ce moment, le
fascisme commence. Si l’enfant ne peut pas penser devoir retenir la main du professeur, au pire s’enfuir,
s’il est à ce point obéissant, le sang qui coule de cette blessure ne cessera plus. Quand un homme bat sa
femme, sa concubine, sa petit amie, si la femme pense qu’elle l’a mérité, si elle a commencé à faire des
phrases comme « il ne fait cela que lorsqu’il est énervé », si elle croit que sortir dans la rue et marcher
avec les autres femmes le 8 Mars pour crier « non à la violence ! » est une honte, même si vous avez des
lois libérales, alors « les conditions météo et la nature du sol » sont favorables pour les jeux du fascisme.
Si dans une entreprise les ouvriers ont peur de créer un syndicat, si ceux qui le créent sont virés et ceux
qui restent ne lèvent pas les yeux des écrans de leurs ordinateurs pour ne pas croiser les regards... c’est
fichu ! A la poste, si lorsque un homme plein d’assurance, portant une arme à la ceinture, passe devant les
autres, les gens ont peur de le renvoyer à la fin de la queue, alors aucune loi ne pourra corriger ce qu’un
enfant aura appris à ce moment là. Si un enfant, une nuit, est tué par la balle d’un policier, alors, pendant
l’enterrement de ce petit corps, il y aura une chose qui ne pourra pas être enterrée. Nous, nous appelons
ça le fascisme. Le fascisme est un amour qui se perçoit par la main comme le lait tourné, dans un monde
où les femmes sont définies par des seins artificiels qui ne bougent pas, les hommes par les marques
d’automobiles. L’amour ne peut plus aimer personne. Voici, ce pays s’est alors laissé entraîner par le vent
de son destin, pour toutes les raisons citées, et commence le voyage d’un avenir terne.
Article en version originale
Kapılmış gidiyor bahtının rüzgarına...
Bir öğretmen bir çocuğa vurduğu anda başlar faşizm ; çocuk artık kaçmayacak kadar itaatkarsa. Bir kadın
dayaktan sonra « affediyorsa » kocasını, her arkandan koşanın sana saldıracağını düşünüyorsan, artık hep
insanlardan şüpheleniyorsan... Geçmiş olsun !
Faşizm, atılan ilk bombalarla başlamaz, her gazetede üzerine bir şeyler yazılabilecek olan terörle de
başlamaz. Faşizm, insanlar arasındaki ilişkide başlar« diyordu Ingeborg Bachmann »Malina« da. Sonra
Umberto Eco, 90’larda yazdığı bir yazıda, insanların faşizmin hala Nazi üniforması giyeceğini
beklediklerini söylüyordu ; faşizmin artık kılık değiştirdiğini anlatıyordu. Zaten daha birkaç yıl önce değil
miydi ? MHP’liler parti kararıyla açıklamadılar mı »kılık değiştireceklerini« ; artık beyaz çorap
giymeyeceklerini, sarmısak yemeyeceklerini ve ütülü elbiselerle gezeceklerini ? Yasalarda bir ur gibi
büyüyen totaliter mantık etrafımızdaki insanları tek tek ele geçirip dip kapalıya atmıyor mu ? Yine de en
korkuncu »sade vatandaş« kılığında gelen faşizmdir. En »sivil« faşizmdir, erken teşhisi en mümkün
olmayan kanser. Şimdi çocuklar ellerinde silahlarla okullarda cinayet işlerken, kimileri artık bizim de
»Gerekçesiz şiddetimiz var Amerikalılar gibi« diye yıvışırken, kadınların kafası gündüz programlarıyla
iğdiş edilirken, oğlan çocukları dövüle dövüle içleri boşaltılarak büyürken, kız çocukları namus
cinayetleriyle »kadın« haline getirilirken, artık hepimiz arkamıza baka baka yürürken, birbirimizden şüphe
edip giderek bizi şüpheye düşürdükleri için insanlardan nefret ederken... En korkuncu faşizmlerin,
gündeliklerini geçirip üzerine çıkanıdır. Üzerinde işaret taşımayanı, sessizce, sinsi bir tümör gibi
yayılanıdır. En korkunç şey faşizm hakkında, iki insan arasındaki ilişkide başlaması, yaşanan düzenin
»faşist" olduğu adlandırılınca artık işin işten geçmiş olmasıdır...
Organsız insanlar
Faşizm, insanı insan yapan organların güce tapınma ayinlerinde koparılmasıdır. Bütün o televizyon
dizilerinde, o kötü adamlara giydirilen pahalı takım elbiseler, silahlarına yakın çekim yapılarak bütün «
vurucu » boyutlarının abartılması bu ayinin bir parçası değil midir ? Onların sevilmesi, onlarla aynı
şeylerin giyilip bir muktedir mührü gibi aynı yüzüklerin takılması, artık güce tapıncın evlerin en pijamalı
alanlarına bile girdiğini göstermez mi ?
Faşizm, insan kardeşine düşmanlaşmak ; kardeşliği kötülük ve şüphe üreten bir mekanizmayla sürekli
olarak yok etmektir. Sokakta yürürken biri arkanızdan koşsa, pata küte adımlarını duysanız, bu gelenin bir
hırsız, bir cani olduğunu mu düşünürsünüz bugünlerde, yoksa nicedir görmediğiniz bir arkadaşınız mı ?
Koşup gelen sizin çantanızı mı kapacaktır yoksa düşürdüğünüz paranızı, anahtarınızı mı getirecektir size ?
Faşizmde işte hep hırsız olduğunu düşünürsünüz insanların, birinin gelip sizi yaralayacağını, öldüreceğini,
sizden çalacağını, insanların birbirine ancak zarar vereceğini, o yüzden önce sizin zarar vermeniz
gerektiğini... İşte o anda başlar her şey ; insanın doğası gereği kötü olduğuna bir kez inanmakla.
İnsanlardan nefret ettiğinizde, korktuğunuzda kapanmaya başlar bilinç. Faşizm, hiçbir şeyle ilgili olmadığı
kadar kapalı bilinçlerle ilgilidir. Bu arada bir CHP milletvekili, hem de kadın, çıkıp silahlara övgüler düzer.
« Eğer Teksas’ta yaşıyorsak, Teksaslı gibi yaşamalıyız » gibisinden bir şeyler söyler. Çocukları bir zaman
silahlarla öldürülmüş, beyaz saçlı kadınlar ne yapsın ? « Bir Avuç Dolar İçin » ölmüş oğullarını silahsız
gömerler... Çünkü silahın, her silahın ama, en nihayetinde bir başka korkuyu başlatacağını, mutlaka
sonunda bir başka kadının daha saçlarının beyazlayacağını bilirler...
Tokat yiyen çocuklar
Faşizm, güçlü olanın önünde hiçbir engel kalmamasıyla başlar. Bu yüzden bu memleketin bir şehrinde, bir
mahallesinin bir okulunda bir öğretmen bir çocuğun gül yanağına bir tokat attığında o anda, orada faşizm
başlar. Çocuk, öğretmenin elini tutması gerektiğini, en kötüsünden oradan sıvışması gerektiğini
düşünemiyorsa, artık o kadar itaatkar ise, açılan yaradan akan durmayacaktır artık. Bir adam, eşine,
sevgilisine vurduğunda kadın bunu hak ettiğini düşünüyorsa, « Sadece sinirlenince yapıyor » diye
cümleler kurmaya başlamışsa ; 8 Mart’ta sokağa çıkıp « Şiddete hayır ! » diyen kadınlarla birlikte
yürümeyi « ayıp » sayıyorsa, istediğiniz kadar özgürlükçü yasalarınız olsun ; « hava ve zemin şartları »
faşizm oyununa elverişlidir artık.
Bir işyerinde işçiler sendika kurmaktan korkuyorsa, sendika kuranlar işten atılıyor ve geride kalanlar
gidenlerle göz göze gelmemek için bilgisayar ekranlarından yüzlerini ayırmıyorsa... Geçmiş olsun. Postane
sırasında bekleyenler, ensesi kalın, beli tabancalı bir adam gelip önlerine geçtiğinde bir araya gelip o
adamı sıranın en arkasına atmaktan korkuyorsa hiçbir yasa düzeltemez o anda orada olan bir çocuğun
öğrendiklerini. Bir çocuk bir polisin kurşunuyla bir gece öldürülüyorsa, küçük gövde toprağa verilirken,
gömülemeyecek bir şey vardır orada. Ona faşizm diyoruz işte biz. Kadınları hiç sallanmayan, yapma
memeleri ; erkekleri araba markalarıyla tarif eden bir dünyada aşkın kesik süt gibi ele gelmesidir faşizm.
Artık hiç kimseyi sevememektir... Bu ülke işte, bütün bu sayılan sebeplerle kapılmıştır artık bahtının
rüzgarına, başlamıştır bulanık bir yarına yolculuğa...

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