L`enfouissement ressort de terre - Haute tension sous terre C`est

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L`enfouissement ressort de terre - Haute tension sous terre C`est
LA LIBERTÉ
BROYE - LAC
13
MARDI 17 JUILLET 2012
L’enfouissement ressort de terre
ÉLECTRICITÉ • L’été est propice aux opposants à la ligne à très haute tension entre Yverdon et
Galmiz. Berne gèle le projet jusqu’en 2013 et préconise une étude de faisabilité de mise sous terre.
SAMUEL JORDAN
Le retour des beaux jours après
un début d’été capricieux s’accompagne également de bonnes
nouvelles pour les opposants fribourgeois à la ligne à très haute
tension entre Villarepos et Galmiz. Berne, par l’entremise de
l’Office fédéral de l’énergie
(OFEN), vient de prendre une
double décision d’importance.
De un, le projet de ligne est mis
au frigo jusqu’au début 2013. Et
de deux, on demande à la compagnie électrique Alpiq d’étudier
sérieusement la faisabilité d’un
enfouissement de la ligne.
Contenues dans un courrier
de l’OFEN adressé aux communes concernées – dont «La
Liberté» s’est procuré une copie – ces deux nouvelles enthousiasment les opposants de
la première heure. «C’est vraiment une très bonne chose»,
partage Michel Bugnon, syndic
de Villarepos. Selon ce dernier,
il ne faut pourtant pas crier victoire: «Il s’agit d’un conseil de
l’OFEN et pas d’un ordre impératif», tempère-t-il.
Comment explique-t-il ce
brusque changement de cap de
Berne, alors que le dialogue
était bloqué depuis longtemps?
«Je pense que le travail de fond
des opposants porte ses fruits.
L’OFEN a dû finir par se rendre
compte qu’il fallait aussi tenir
compte de l’avis des citoyens»,
interprète Michel Bugnon.
Pour le syndic, il s’agit, malgré
ce signe de bonne volonté de
Berne, de continuer à se mobiliser: «Dans l’idéal, il faudrait
qu’un groupe de citoyens
puisse suivre de près l’étude de
faisabilité qui sera menée.»
CHRONOLOGIE
Ligne Yverdon-Galmiz
> 1976 1er tracé Yverdon-Galmiz
déposé par EOS (aujourd’hui Alpiq).
> 1985 Intervention des cantons
romands en faveur du projet.
> 1985 Nécessité du projet confirmée par le Conseil fédéral.
> 1989 Projet scindé en deux tronçons
après plusieurs variantes rejetées.
L’exemple argovien
Du côté de Morat, commune
qui n’avait pas fait opposition
lors de la mise à l’enquête du
projet en 1997 (voir chronologie
ci-contre), on se montre également satisfait du pas en avant de
l’OFEN: «C’est un courrier réjouissant. Nous ne nous attendions pas à cela. Je pense que
Berne a été sensible au dernier
arrêté du Tribunal fédéral en la
matière», partage Ursula Schneider Schüttel, conseillère communale socialiste à Morat et égalment conseillère nationale. Pour
rappel, le 5 avril 2011, le Tribunal
fédéral avait donné raison à la
commune argovienne de Riniken, opposée au passage d’une
ligne aérienne à très haute tension sur son territoire.
Pour l’instant, la balle est
dans le camp d’Alpiq. L’entreprise électrique a jusqu’à la fin de
l’année pour rendre son rapport.
Dans sa lettre, l’OFEN précise cependant que l’étude ne pourra
pas porter sur la ligne CFF – l’une
de trois lignes prévues dans le
projet – pour des raisons techniques. Toujours selon la lettre
datée du 3 juillet, toute l’opération est ajournée: «L’OFEN se
prononcera après ce délai quant
à la poursuite de la procédure.»
144 pylônes
Compte tenu de tous ces développements, ce n’est pas encore demain que l’on verra des
pylônes géants fleurir dans les
campagnes fribourgeoises. Pour
Tronçon Yverdon-Villarepos
> 1995 1re mise à l’enquête publique
du tronçon Yverdon-Villarepos.
> 1999 2e mise à l’enquête. 150 oppositions sont déposées.
> 2004 L’OFEN demande à EOS de
modifier partiellement le tracé.
> 2008 EOS dépose le tracé modifié
auprès de l’OFEN.
Tronçon Villarepos-Galmiz
Ce n’est pas encore demain que les pylônes géants fleuriront dans
les campagnes fribourgeoises. ALAIN WICHT/PHOTO PRÉTEXTE
rappel, le tracé Yverdon-Galmiz
devrait regrouper trois lignes à
très haute tension et une ligne
CFF. Au total, 50 km de lignes et
144 pylônes d’une hauteur de
90 mètres devraient être construits. Cette nouvelle installation
représentera une puissance de
4000 mégawatts. D’un autre côté,
le projet prévoit le démontage de
22 km de lignes de plus faible
tension et de 70 pylônes, dans le
canton de Fribourg (dans la zone
située entre Morat et Payerne). I
> 1997 1re mise à l’enquête publique.
> 2002 Retrait du dossier suite à
des modifications du projet.
> 2007 2e mise à l’enquête publique. Plus de 300 oppositions de
particuliers, dont 106 de Villarepos,
sont déposées. Trois communes fribourgeoises ont fait opposition, soit
Villarepos, Courlevon et MiseryCourtion.
> 2008 Création de l’association
Ligne à très haute tension
Villarepos-Galmiz.
> 2008 9000 personnes signent
une pétition exigeant l’enfouissement de la ligne entre Galmiz et
Yverdon.
> 2011 Les douze candidats au
Conseil d’Etat fribourgeois se disent
tous favorables à un enfouissement.
> Juillet 2012 L’OFEN met en veilleuse le projet jusqu’à la fin 2012.
Elle demande une analyse de la
mise en souterrain du tronçon en
fonction des expériences réalisées
à l’étranger. SJ
...LE KEBAB À COURTEPIN
Une remorque en attendant d’avoir son restaurant
Kenan Mutlu exploite le seul kebab de Courtepin. Une roulotte qui a ses inconditionnels.
TEXTE FRANCIS GRANGET
PHOTOS ALAIN WICHT
un grand sourire. Affichée ostensiblement sur la devanture de sa roulotte,
une feuille l’indique: ce n’est pas de la
viande d’agneau ou de mouton qui est
servie, comme c’est traditionnellement
le cas en Turquie, mais un mélange de
veau et de poulet. L’explication est simple: «Royal Döner a bien dû s’adapter
aux goûts du marché», insiste Kenan
Mutlu. C’est pour ça aussi qu’il propose des frites avec ses kebabs à huit
francs, pour un supplément de prix.
Le pain provient quant à lui de chez
Brot AG, à Courgevaux. «Je le paie
deux fois plus cher, mais les clients apprécient sa qualité supérieure», confiet-il. Quant aux tomates et à la salade,
elles sont fraîches du jour. «Je les
achète chaque matin avant de venir
ouvrir ma roulotte à 10 h. Après une
pause entre 14 et 17 h, que je passe
chez moi à Morat, j’assure à nouveau le
service jusque vers 20 h», explique-t-il.
Et cela, six jours sur sept.
On est loin de la vingtaine de commerces du genre implantés dans la capitale. Mais, depuis trois ans, Courtepin a aussi son kebab. Kenan Mutlu y a
en effet posé sa remorque, sur une
place de parc privée, entre le giratoire
de la gare et la Landi. «Au début, il a
fallu convaincre le propriétaire, un garagiste du village, qui était un peu réticent. Finalement, tout s’est bien passé»,
se souvient-il. «Mon cousin Metin, qui
exploite le Pastamia au boulevard de
Pérolles, à Fribourg, m’a bien aidé pour
les démarches administratives.»
Grâce à sa gentillesse et à son professionnalisme, ce Kurde alévi de 42
ans s’est fait une jolie réputation dans
la commune lacoise de 3400 âmes. Sa
clientèle est surtout composée aujourd’hui des élèves du centre de formation professionnelle spécialisé, voisin, et des employés de Micarna et
d’Optigal, qui comptent en tout plus
de 2000 collaborateurs. «Comme j’ai
travaillé pendant six ans chez Micarna,
cela m’a pas mal aidé car je connais
pas mal de monde là-bas», précise Kenan Mutlu. Avant cela, à son arrivée en
Suisse, il y a une dizaine d’années,
l’homme s’était déjà frotté à la restauration en travaillant en cuisine dans
deux établissements publics moratois.
En Turquie, Kenan Mutlu avait par ailleurs déjà travaillé dans un restaurant
qui proposait, entre autres, du kebab.
Pas mal d’automobilistes qui fréquentent la route entre Fribourg et Morat
ont aussi pris l’habitude de s’arrêter à
mi-chemin pour se ravitailler. «Les
Portugais, notamment, sont de très
bons clients», explique Kenan Mutlu.
Ce que confirme son cousin Mahsum
qui a tenu jusqu’à tout récemment un
restaurant, avec sa mère, à Morat. Selon lui, les kebabs confectionnés dans
la roulotte de Courtepin figureraient
carrément «parmi les dix meilleurs de
Suisse». Kenan, lui, reste modeste: «Je
m’efforce juste de faire la meilleure
qualité possible», concède-t-il.
Sa viande, il l’achète chez Royal Döner, le leader suisse de la production
de kebabs, dont le siège est basé à
Winterthour. «La matière première
qu’ils utilisent provient notamment de
Micarna à Courtepin», relève-t-il avec
Le dimanche est le seul jour de repos
pour Kenan Mutlu. Il en profite pour le
passer avec son fils de 9 ans, Devrim,
et pour aller le voir jouer au football
avec les juniors de Morat. «Dans ma
langue, le nom de mon fils signifie révolution», ajoute ce père divorcé que la
défense des droits du peuple kurde
préoccupe. «Dans ma province natale
de Tunceli, à l’est de la Turquie, les
Kurdes n’ont pas toujours eu la vie facile», glisse-t-il pudiquement. Son rêve
serait d’ouvrir, un jour, un «vrai» restaurant. «Pourquoi pas ici, à Courtepin, où j’ai déjà une clientèle fidèle.» I
AVENCHES
Le Haras ouvre
ses portes
DELPHINE FRANCEY
Pour la cinquième année consécutive, le Haras national suisse
(HNS) à Avenches ouvre ses
portes gratuitement au public le
jeudi après midi. Le 19 juillet, le 2
et le 16 août, les visiteurs auront
l’occasion d’admirer des prestations d’étalons franches-montagnes, qui seront sous la selle ou
à l’attelage. Ils pourront également entrer dans les ateliers
pour voir de près comment les
artisans ferrent un cheval, réparent une selle ou fabriquent une
roue en bois. Le parcours didactique du Haras complète l’offre.
Les amoureux des cigognes
seront également comblés par ce
rendez-vous puisqu’ils auront
l’occasion d’admirer dix-neuf
couples qui ont décidé de s’installer sur les toits des bâtiments
du HNS avant de plier bagage à la
mi-août pour se rendre dans des
contrées plus chaudes. Ces jeudis portes ouvertes ont lieu entre
14 et 16 h. Vente de boissons et
glaces sur place. I
EN BREF
AUCUNE OPPOSITION
À L’ABATTOIR
AVENCHES Au terme de la
mise à l’enquête, le projet
d’abattoir régional dans la zone
industrielle d’Avenches n’a suscité aucune opposition. «A ce
jour, on n’a rien reçu», annonçait hier Jean-Pascal Saam,
chef du service technique communal. Le projet, mené par une
société coopérative formée
d’une soixantaine de membres,
prévoit de construire une halle
de 600 m2, pour 2,7 mio. DEF

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