Le jeune public

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Le jeune public
> En quoi l’économie de la production est-elle spécifique ?
Le
Le
MENSUEL N°19
MAI 2012
PiccoLo
PiccoLo
LA LETTRE DES PROFESSIONNELS DU JEUNE PUBLIC
,
Tête à claques, de Jean Lambert
a la une
Le jeune public s’épanouit
à la Réunion
lieux
Le Tarmac croise les publics
MANON TÉZIER
Lire page 4
entretien
Pierre Banos et les dix ans
de Théâtrales Jeunesse Lire page 6
D. R.
Clouds, compagnie Aracaladanza
international
Danse en plein air
à Birmingham Lire page 13
S
i le spectacle vivant jeune
public est en plein développement en France métropolitaine,
on identifie souvent bien mal ce qui
émerge, croît et prend de l’ampleur
dans les territoires et départements
d’outre-mer. C’est le cas, notamment
avec l’île de la Réunion, dont une
petite dizaine de représentants avaient
fait le déplacement sur le festival La
Tête dans les nuages, à Angoulême
(16) à l’occasion du Focus ONDA
organisé fin mars. Conseillère éducation artistique, université, plan Espoir
banlieues et politique de la ville
au sein de la direction des affaires
culturelles de l’océan Indien, Brigitte
Harguindeguy a soutenu financièrement ce déplacement en métropole.
Si elle reconnaît qu’à la Réunion «très
peu de compagnies créent spécifiquement
pour le jeune public, hormis ThéâtrEnfance et Tamam» et que «tout cela reste
relativement récent», elle témoigne
pourtant d’un grand dynamisme
pour ce département où une grande
partie de la population a moins de
20 ans. «Le festival “Il était une fois” les
vacances en est à sa neuvième. Après avoir
débuté avec deux villes, Saint-André
et Les Avirons, il s’est ensuite étoffé avec
d’autres salles. Aujourd’hui, huit salles
programment trois semaines de festival
PHILIPPE MOULIN
LOU HÉRION
Festivals, compagnies, créations… La dynamique
est là. Reste à renforcer le lien avec la métropole.
Léone Louis de la compagnie Baba Sifon
et des rencontres professionnelles.»
Le festival est largement tourné vers
les centres de loisirs «car c’est une
période de vacances à la Réunion»,
précise-t-elle. Juillet et août sont des
mois plutôt calmes à la Réunion.
«C’est donc le seul festival pour cette
saison, poursuit-elle, depuis que le
Sakifo a été basculé sur le mois de juin.
C’est un beau festival, pluridisciplinaire,
qui touche tous les arts vivants, avec
de beaux ateliers». D’autres festivals
se sont développés récemment à la
Réunion, avec les théâtres départementaux Toto Total (en mars), avec
Fée Mazine qui organise le festival
Zétinsèl (août), Alon zanfan au
Séchoir en janvier, un festival qui
(Lire la suite page 2)
Éducation artistique :
un manuel à télécharger
L’Iddac, agence culturelle départementale de Gironde, a mis en ligne
sur son site un guide à destination
des enseignants et des médiateurs
intitulé «Parcours, À la découverte
des arts de la scène» Dans le cadre
du Plan départemental d'éducation
artistique et culturelle de la Gironde,
ses signataires (Rectorat et Inspection pédagogique, Drac, conseil
général de la Gironde…) ont en effet
conçu un manuel pédagogique avec
des «pages repères» sur le théâtre,
la danse, les arts du cirque...
et des «fiches pratiques».
www.iddac.net
Prix d’écriture théâtrale
de Guérande
Le 12e édition du Prix d’écriture
théâtrale sera décerné le 25 mai
à 18h30. L’œuvre primée sera
alors lue au public, en présence
de son auteur lauréat et de Pierre
Notte, lauréat 2011 du Prix et
président du jury cette année.
www.ville-guerande.fr
Le jeune public s’épanouit à La Réunion
(Suite de la première page)
a connu deux éditions et qui fait le plein. «La présidente d’Assitej International, Yvette
Il faut aussi parler de Sakifo Marmay (du Hardy, vit en Afrique du Sud, signale Cécile
1er au 3 juin). Le festival Tam Tam à Saint- Massat-Trucat (Fée Mazine). Nous voulons
Paul est un projet spécifique autour des l’inviter très prochainement à la Réunion, sur
arts de la marionnette (fin septembre et l’un des festivals jeune public, afin qu’elle puisse
octobre), avec un important volet d’action se rendre compte de la vitalité de notre création».
culturelle. «La commune des Avirons travaille Autre chantier, celui des compagnonnages.
à la définition d’un pôle culture intégrant à la Durant le festival Zétinsèl, Fée Mazine
fois la lecture publique et la diffusion du spectacle essaie ainsi de développer le maximum
vivant», se félicite Brigitte Harguindeguy. de master-classes avec les artistes présents,
La DRAC a signé une convention de
développement culturel avec cette
ville, affirmant un axe fort de développement culturel. Côté production, si la musique est très
développée à la Réunion, le théâtre
l’est beaucoup moins et le jeune public
émerge peu à peu. Les contraintes sont
fortes sur ce territoire de moins d’un
million d’habitants. Fabienne Bertocchi
(Théâtre des Alberts) résume la situa- Chat Chatouille, compagnie Mille et une façons
tion qui s’offre à toute compagnie jeune à destination des artistes réunionnais.
public : «Pour pouvoir tourner, à la Réunion, La conteuse Léone Louis (Compagnie Baba
il vaut mieux produire un spectacle pour le Sifon) attend énormément de ces croisepublic scolaire ou la rue. En salle, le potentiel ments, de ces rencontres avec d’autres
de tournée d’un spectacle ne peut pas dépasser publics. Elle défend auprès du jeune public
vingt dates au maximum.» La solution reste comme des adultes une tradition orale qui
la tournée en métropole, si difficile à décro- est si présente à la Réunion. «De tout temps,
cher. «Pour venir en métropole, nous sommes dans les familles, les gens se racontaient des hisdans l’obligation de démarrer avec une vitrine, toires. Ils adaptaient des contes qui venaient de
explique-t-elle. Pour nous, ce fut Avignon, qui toutes les régions de France, d’Inde ou d’Afrique,
a fait décoller notre compagnie. Nous avons initié qui ont tous été complètement créolisés. Petit
un partenariat important avec le Tarmac à Paris, à petit, cela a fait émerger une création orale qui
qui accueille toutes nos créations, coproduit notre fait désormais partie de l’inconscient collectif.»
prochain spectacle et accompagne la diffusion de Dans les années 1990, le conte a connu
nos projets en métropole.» Encore récemment, un vrai regain, sur un réseau tout-terrain
le Tarmac a accueilli le projet petite enfance d’écoles, de bibliothèques… À la Réunion,
du Théâtre des Alberts, Tigouya. «C’est im- souligne avec malice la jeune conteuse, «le
portant pour nous, confirme Fabienne Ber- public participe beaucoup au spectacle, un peu
tocchi car, même si nous savons parler de nos “à l’africaine“. Il est très différent des publics
spectacles, si nous avons de belles vidéos, tout d’enfants que nous croisons ici. Ils sont toujours
est difficile tant que le programmateur ne voit dans la réaction, la dynamique, et tant mieux
pas le spectacle.» Pour cela, le focus ONDA car les parents ne vont pas au spectacle. On
«nous permet, sur un temps court, de rencontrer réveille chez eux quelque chose qui est assoupi.»
beaucoup de programmateurs, de compagnies». Avis aux programmateurs de métropole.
Mais, les réunionnais ne s’arrêtent pas là et Soyez attentifs… ❚ CyriLLe PLAnSon
souhaitent aussi travailler à l’international,
et dans une certaine forme de proximité
QUELQUES RESSOURCES
avec d’autres partenaires de l’océan Indien.
Ayant pris part au Congrès mondial de www.feemazine.com
l’Assitej à Copenhague (Danemark), l’an www.myspace.com/babasifon
passé, les Réunionnais envisagent le départ www.theatredesalberts.com
d’une délégation de la Réunion sur le 974.agendaculturel.fr/festival
prochain congrès de l’Assitej International. www.sakifo.com
le piccolo
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2
D. R.
Destiné à mettre en valeur «un
texte pouvant à la fois constituer
la base d'un spectacle de qualité
pour des publics de moins de
13 ans et participer au développement du plaisir de lire le théâtre
à partir de 9/10 ans», le prix
Annick Lansman a été attribué
à Bénédicte Couka (France) pour
Le Sable dans les yeux. Présentée
comme étant «pratiquement
inconnue de la profession»,
l’auteur bénéficiera «d'une bourse
de 1 500 euros, d'une résidence
à Mariemont (Belgique), de l'édition de son texte et de sa diffusion
à travers le monde ainsi que,
bien sûr, de toute la promotion
que les 23 partenaires se sont
engagés à mettre en place autour
de la pièce et de l'auteur entre
mai 2012 et août 2013». En 2010,
pour sa première édition, le prix
avait été attribué au texte
Les ours dorment enfin, de la
Québécoise Geneviève Billette.
prixannicklansman.blogspot.fr
a la une
▼
Le Prix Annick Lansman
pour Bénédicte Couka
,
en bref
initiatives
Lorinne Florange
Anaïs Blais
Administratrice et chargée
de diffusion
Compagnie AK Entrepôt
Chargée de production
Théâtre pour deux mains/
Les Aphoristes
«Imaginer de nombreux
modes de production»
Les moyens de production de la création
jeune public sont moins importants : les
budgets y sont globalement moins hauts,
les équipes réduites et souvent polyvalentes,
les apports en coproduction assez faibles
– rares sont les coproductions qui atteignent
les 5 000 euros, les compagnies bénéficient
la plupart du temps juste de mises à disposition de plateau, sans prise en charge
de frais et en échange d’actions culturelles
– le mécénat y est jusqu’à présent peu
développé. Paradoxalement, le manque
de moyens ne freine pas le dynamisme du
secteur au regard du nombre de spectacles
créés chaque année.
La principale source de financement des
productions provenait jusqu’à présent des
aides publiques à la production et des
compagnies elles-mêmes par les marges
dégagées sur la diffusion. Diffusion et production étaient donc étroitement liées, mais
dans un contexte économique et politique
tendu, le spectacle vivant jeune public,
pas toujours considéré à l’égal du tout
public adulte est directement impacté par
les restrictions budgétaires auxquelles font
face les lieux de diffusion. Les compagnies
voient le nombre de leurs représentations
diminuer : les annulations pour raisons
budgétaires sont nombreuses, et réduisent
d’autant la possibilité pour les compagnies
d’envisager sereinement leurs créations
à venir. Il est aujourd’hui nécessaire de
questionner nos méthodes de travail,
d’imaginer de nouveaux modes de production et de coopération.
Tous ces constats ont d’ailleurs inspiré
l’association Ancre dans la mise la place
de sa coopérative de production lancée en
février et qui a pour principal objectif le
soutien à la création jeune public par une
mutualisation des moyens de production,
tant financiers que d’accompagnement.»
D. R.
D. R.
En quoi l’économie de la
production est-elle spécifique ?
«Trouver des marges»
«On le sait, le secteur jeune public ne répond
pas aux mêmes règles économiques que
le secteur tout public au niveau de la diffusion (jauge, prix des places, prix de cession,
etc.), mais c’est également le cas pour la
production.
Au moment du montage de production et
de la recherche de coproducteurs, réunir
des partenaires financiers et notamment des
partenaires qui s’engagent plus que symboliquement semble plus difficile. Les parts
de coproduction sont souvent inférieures
à celles des spectacles tout public alors que
le budget global de production, lui, peut
être identique.
Je pense qu’il y a une confusion entre la diffusion, nombre de personnes au plateau et
conditions «légères» de tournée, et le budget
de production nécessaire à la création du
spectacle. En effet, pour sa création, selon
les spectacles, la compagnie peut réunir
jusqu’à dix personnes en plus des personnes
au plateau (metteur en scène, auteur, créateur lumière, costumier, constructeur de
décors, vidéaste, plasticien, etc.). De plus,
le spectacle jeune public a besoin lui aussi
d’un temps de recherche et d’expérimentation ; ce qui est nécessaire particulièrement
dans la marionnette auquel s’ajoute le temps
de fabrication.
Pour faire face au manque de coproductions,
nous envisageons donc une part plus
importante de l’apport de la compagnie
et ce, grâce aux marges dégagées sur la
diffusion. Mais ces marges ne peuvent être
dégagées qu’en réduisant le coût plateau,
car augmenter le prix du spectacle est
impossible compte tenu de l’économie
de la diffusion jeune public.
Un meilleur soutien de la création au niveau
de la production permettrait de donner plus
de liberté artistique et d’éviter le formatage
des spectacles jeunes publics.» ❚
ProPoS reCueiLLiS PAr CyriLLe PLAnSon
Festival BrikaBrak
en Dordogne
BriKaBrak
est un festival
pluridisciplinaire
qui se tient
chaque année
en Dordogne,
sur les bords
de la Vézère,
au Bugue (24).
Deux moments forts structurent
la programmation : un réservé
aux scolaires, un autre pour tout
public le week-end des 26 et
27 mai. Sont ainsi programmés
Mino l’acrobate, mais aussi
les musiciens, jongleurs, ou
encore le jongleur Gorki.
www.festival-brikabrak.fr
Mon mouton
est un lion
Organisé dans 15 communes
autour de Saverne (67),
le festival piloté par l'Espace
Rohan et Moselle Arts vivants
se déroule du 9 au 23 mai.
www.mouton-lion.org
Programme Culture
pour 2012
Parmi les projets sélectionnés par
le programme Cutlture pour 2012,
l’un d’entre eux concerne le
secteur jeune public. En Italie,
l’Associazione lirica e concertistica
italiana-Teatro Sociale sera
soutenue sur la coproduction
d’un opéra wagnérien pour
le jeune public en 2013, en association avec l’Opéra de RouenHaute-Normandie et le Théâtre de
Magdebourg en Allemagne. L’aide
européenne s’élève à 200 000 ¤.
www.teatrosocialecomo.it
Festival Ô 4 Vents
à Paris IVe
Divers lieux dans le IVe arrondissement de paris accueillent
du 1er au 11 juin ce festival qui
proposera les spectacles des
compagnies L’Yonne, en Scène,
Sac à dos ou encore Arnica.
Enfin, pour clôturer le tout,
un bal intergénérationnel est
organisé place des Vosges.
www.eredejeu.fr
le piccolo
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D. R.
la question du mois
lieux
LE TARMAC
Une programmation croise les publics et les âges
Dans ses nouveaux locaux, le Tarmac développe une programmation à destination
des enfants et adolescents. Les textes proposés sont toujours le fait d’auteurs
francophones, et proposent des passerelles entre jeunes et tous publics.
sur deux semaines», remarque
émile Lansman. Les propositions pour les enfants et les
adolescents sont programmées en séances scolaires et
tout public, y compris pour
des représentations en soirée.
Favoriser réflexion
et esprit critique
et peuvent tout autant porter
sur la mise en scène que sur
la thématique. «Nous ne voulons pas systématiser le “déversement d’informations“ avant le
spectacle, qui déflorerait la découverte, et donc l’émotion», considère le conseiller qui précise :
«Les activités en amont et en aval
de la représentation peuvent
Soucieux de ne pas cantonner
les publics adolescents à des
spectacles qui leur seraient
uniquement réservés, le théâtre accueille des scolaires lors
de certaines représentations
en soirées. «Cette formule de
public hétérogène nous semble
favorable à une rencontre positive
avec le théâtre, et nous mettons
évidemment en avant l’accueil
personnalisé de ces groupes
par l’équipe d’animation», remarque émile Lansman. Les
clés envisagées par le Tarmac
pour l’accompagnement des
jeunes spectateurs varient
en fonction du spectacle
en fonction des propositions, la grande salle du Tarmac (photo)
et la petite, accueillent des spectacles jeune public.
porter notamment sur la mise en
perspective du spectacle à travers
la manière dont il a été créé et
l’originalité du projet. Les enfants
et les adolescents sont friands de
cette “entrée par effraction“ dans
le processus lui-même.»
En parallèle de son activité
de diffusion, le Tarmac a pour
projet la mise en place d’un
▼
LOU HÉRION
Tête à claques, de Jean Lambert
ÉRIC LEGRAND
Le Tarmac s’est installé en début de saison dans les locaux
de l’ancien Théâtre de l’Est parisien, boulevard Gambetta,
dans le XXe arrondissement
de Paris. La scène dédiée
aux écritures francophones
y développe sa programmation à destination des jeunes
publics, en maintenant l’axe
de la francophonie. Les spectacles proposés ne s’adressent
pas à la petite enfance, mais
plutôt aux enfants à partir
de six ans, et beaucoup aux
adolescents. «Cette programmation comporte deux volets :
les spectacles “adultes admis“,
plus particulièrement conçus au
départ pour toucher des enfants
et des adolescents, mais susceptibles d’être appréciés en famille ;
et les spectacles “jeunes admis“,
non délibérément dédiés aux
jeunes spectateurs mais pouvant
les accueillir avec les parents, ou
en groupe scolaire notamment»,
expose l’éditeur émile Lansman, conseiller théâtre et
écritures jeunes publics auprès
de la directrice du Tarmac,
Valérie Baran. Pour cette première saison dans ses nouveaux murs, trois spectacles
du Tarmac étaient spécifiquement destinés au jeune
public : Nuit d’orage, de Michèle Lemieux et Gervais
Gaudreault, Ster city, de JeanPaul Delore, et Tête à claques
de Jean Lambert. En raison
du déménagement du Tarmac,
la saison débutée en décembre
a été courte. «Dès la saison prochaine, nous devrions nous situer
autour de six ou sept spectacles
jeune public. Et il faut souligner
que nous programmons pour de
longues périodes, avec plus de
dix représentations par spectacle
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initiatives
lieux
(Suite de la page 4)
Scènes d’enfance
et d’ailleurs :
fin des chantiers
émile & cie et à chaque fois organisées autour
d’un spectacle. La dernière en date, mi-avril,
concernait les auteurs belges francophones,
très actifs depuis plusieurs décennies sur
le terrain des écritures jeunesse. ❚ T. L. r.
«Apporter aux auteurs africains une certaine
reconnaissance du milieu francophone»
Maghreb y compris, qui tentent d'écrire
des spectacles destinés à être montrés par
des comédiens professionnels pour des
jeunes sont rares. Il y a très peu de troupes
en attente de ce type de textes et la volonté
du Tarmac et de ses partenaires est donc
d'encourager des dramaturges à nous proposer des projets d'écriture qui parlent
à des enfants et adolescents de là-bas et d'ici.
Nous espérons ainsi leur apporter une certaine reconnaissance du milieu francophone,
qui les aidera ensuite à s'imposer chez eux,
en Afrique, et à participer à l'émergence
de spectacles plus spécifiquement dédiés
aux jeunes publics.
Le Piccolo : Qu’est ce qui peut différencier
le théâtre africain d’autres écritures
francophones pour les jeunes publics ?
e. L. : Le théâtre dit jeune public y oscille
entre l'utile, qui se caractérise par un théâtre
conscientisant, éducatif, parfois soutenu par
les ONG ; le conte adapté qui est souvent
au service d'un propos moralisateur ; et la
détente pure. Le théâtre «pour enfants», tel
Émile Lansman
Éditeur, conseiller
théâtre et écritures
jeunes publics
au Tarmac
D. R.
Le Piccolo : Le Tarmac a lancé l’an dernier
un appel à projets pour l’écriture
dramatique en direction de la jeunesse.
Pourquoi l’adresser spécifiquement
aux auteurs africains ?
émile Lansman : Les auteurs africains,
qu'on l'entend en Europe, est minoritaire, et
n'appartient pas à la tradition ni sur le plan
des créations ni sur le plan de l'écriture.
Quant aux adolescents, je rappellerai seulement une boutade (mais en est-ce bien
une ?) d'un de mes amis africains : «Chez
nous, on n'a pas le temps d'être adolescent.»
Le Piccolo : Quels sont les auteurs retenus ?
e. L. : Arlésienne Sovi, qui est béninoise, sera
en résidence en Belgique ce mois-ci, puis
à Paris du 1er au 9 juin. Elle sera accompagnée par l'équipe du Centre des écritures
dramatiques Wallonie-Bruxelles et des auteurs jeunes publics belges. David-Minor
Ilunga, auteur de République démocratique du
Congo, sera en résidence à Paris du 9 mai au
9 juin. Les contacts sont en cours pour son
accompagnement. Une rencontre publique
est prévue le 21 mai à Ermont (95). Et une
lecture de leurs pièces, en l'état, est prévue
à Ermont le 7 juin et au Tarmac le 8 juin. ❚
Le dernier chantier appelé à
nourrir le manifeste que l’association rédige actuellement s’est
tenu en mars au TNG, centre
dramatique national de Lyon.
Un colloque de restitution des
chantiers, de présentation du
manifeste et d’interpellation
des politiques sera organisé
à Paris, à l’automne.
www.scenesdenfance.com
Conférence
Young Europe 2
Une conférence sur l'introduction
de normes européennes en
matière d'éducation artistique
est organisée par la Convention
européenne du théâtre (CTE)
et le Théâtre national de Miskolc,
du 22 mai au 24 mai, à Miskolc
(Hongrie). Dans le cadre du programme Young Europe 2, huit
théâtres membres de la CTE vont
collaborer ensemble dans sept
pays différents pour créer quatre
nouvelles pièces de théâtre
écrites avec la participation et
pour les jeunes Européens. Ces
pièces seront ensuite traduites
en huit langues et jouées dans les
écoles et les théâtres à travers
l'Europe. Le second festival Young
Europe se déroulera du 13 au
17 mai 2013 au Theater an der
Parkaue, à Berlin (Allemagne).
www.etc-cte.org
Une scène jeunesse
sur Musiques Métisses
Pour sa 37e édition, du 25 au
27 mai, le festival Musiques
Métisses d’Angoulême entend
créer une scène
jeune public :
le Misticric.
D’une capacité
de 200 places,
l’Espace Jeunesse du Village
accueillera deux spectacles :
Conte & Soul, de Patrice Kalla,
et Le Lièvre et l’Avion,
de Roch-Amédet Banzouzi.
www.musiques-metisses.com
ProPoS reCueiLLiS PAr TiPhAine Le roy
le piccolo
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D. R.
Nuit d’orage, de Michèle Lemieux
FRANÇOIS-XAVIER GAUDREAULT
programme autour
de la critique, pour
les publics jeunes ;
la recherche de financements est encore
en cours. Autre nouveauté, l’organisation de «balades dans
le jardin des écritures
jeunes publics», comme
les nomme émile
Lansman. Ces rendez-vous sont l’occasion de lectures de
textes d’auteurs francophones pour découvrir ou redécouvrir des pièces autour d’une thématique
commune. Ces balades sont destinées au
bibliothécaires, enseignants et auteurs,
comme au grand public, à l’heure du déjeuner. Elles sont coproduites par le Tarmac et
entretien
«Nous recherchons des textes écrits pour la scène
mais qui peuvent tenir debout tout seuls»
La collection Théâtrales Jeunesse vient de fêter ses dix ans. Pierre Banos, directeur
des Éditions Théâtrales, revient sur les objectifs de cette collection et la vitalité
des écritures dramatiques pour la jeunesse.
MANON TÉZIER
compagnies, pour des productions ou
de l’animation culturelle en atelier. Et il
y a aussi les lecteurs qui lisent le théâtre
comme d’autres formes littéraires. Par
exemple, quand nous faisons le Salon
du livre et de la presse jeunesse de
Montreuil, d’année en année nous voyons
des enfants qui viennent voir s’il n’y a
pas la suite de Grosse Patate, de Dominique Richard, une saga qui est un «bestseller» de notre collection.
Le Piccolo : Comment jugez-vous
la vitalité de l’écriture dramatique
pour la jeunesse ?
Pierre Banos : C’est une niche éditoriale
Pierre Banos, directeur des éditions Théâtrales
sont une maison qui a plus de trente ans,
créée en 1981. L’idée d’une collection pour
la jeunesse a été longue à germer car JeanPierre Engelbach, fondateur des éditions
Théâtrales, se disait qu’il n’y avait pas
du théâtre pour les grands ou pour les
petits, mais du bon théâtre ou pas. C’est
d’ailleurs une réflexion qui marque encore notre production éditoriale en jeunesse. Mais il y a eu une vraie demande
notamment des comédiens, enseignants
et ateliers théâtre, dans le sens d’un meilleur repérage. La création de notre collection correspond également à l’émergence d’un répertoire de textes pour
la jeunesse, même si nous ne sommes pas
les précurseurs. Théâtrales s’est lancé
en 2001, notamment en rachetant le fond
de la maison d’édition Très Tôt Théâtre
qui avait fermé, et Jean-Pierre Engelbach
a confié la direction de cette collection
à Françoise du Chaxel.
le début même si, évidemment, nous recherchons la théâtralité. Tout est question
de choix éditoriaux, nous nous méfions
assez des textes trop estampillés jeunesse,
par exemple, en ce qui concerne des auteurs qui abaisseraient leur niveau de
langue pour s’adresser aux jeunes lecteurs. Il faut regarder quelle réception ont
les textes de Bruno Castan qui fait partie
de la première génération d’auteurs à
s’adresser à la jeunesse. Il utilise une
grande langue tout à fait lisible par de
jeunes lecteurs. Les textes nous intéressent
d’abord en termes de forme, de structure,
et nous n’avons aucun tabou concernant
les sujets. Par ailleurs, nous ne compartimentons pas les auteurs, soit dans le répertoire tout public, soit dans celui pour
la jeunesse. Par exemple, Ma Famille, de
Carlos Liscano, publié initialement dans
la collection générale, a été réédité en
jeunesse. Cela peut surprendre les auteurs
eux-mêmes, mais ils sont ravis quand
nous leurs expliquons que leurs textes,
par l’écriture notamment, nous semblent
intéressants pour la jeunesse.
Le Piccolo : Quels critères prenez-vous
pour publier les textes ?
Pierre Banos : Les critères éditoriaux sont
Le Piccolo : Quel est le lectorat
de Théâtrales Jeunesse ?
Pierre Banos : C’est une collection qui
les mêmes que pour les textes que nous
publions dans le catalogue «tout public».
Nous recherchons des textes écrits pour
la scène mais qui puissent aussi tenir
debout tout seuls. Qui sont œuvre dès
a été fortement impulsée par le champ
de l’éducation. Dès 2002, des titres étaient
insérés par l’éducation nationale dans
les listes de cycle 3 du primaire. L’autre
grand pan de notre public, ce sont les
Le Piccolo : Qu’est ce qui a motivé la
création d’une collection spécialement
pour la jeunesse ?
Pierre Banos : Les éditions Théâtrales
qui nous permet une grande liberté.
Je trouve qu’il y a moins d’autocensure
des auteurs que pour le tout public.
Aujourd’hui, il y a une vraie ambition des
auteurs de s’adresser aux jeunes publics.
L’évolution se fait aussi en termes quantitatifs. Il y a beaucoup d’offres de textes
alors que lorsque nous avons débuté,
nous étions sur un travail de réédition.
En général, nous publions six titres
par an en jeunesse. Nous pourrions en
proposer plus, mais nous souhaitons
conserver l’homogénéité de notre collection par sa qualité littéraire.
Le Piccolo : en quoi consistera la journée
du 14 mai où vous fêterez les dix ans
avec vos lecteurs ?
Pierre Banos : Ce sera le point d’orgue
des événements qui se sont déroulés
depuis septembre. Nous avons, par exemple, réalisé 17 films où nous questionnons
des auteurs sur ce qu’ils faisaient à dix
ans, il y a dix ans, et sur ce qu’ils feront
dans dix ans. Nous organiserons la lecture
de textes par des auteurs et un marathon
lecture au Théâtre Berthelot de Montreuil
avec la bibliothèque municipale. L’aprèsmidi sera consacrée aux scolaires et la
soirée ouverte à tous. Nous voulons offrir
au public des moments de lectures et
de partage, à l’image d’une collection
humaniste, qui fait des choix dans le sens
de l’émancipation des lecteurs. ❚
ProPoS reCueiLLiS PAr TiPhAine Le roy
le piccolo
I mai 2012 I numéro 19 I
6
festivals
1, 9, 3, SOLEIL !
La nature au programme
C. LOISEAU
es jardins tiendront lieu de
«fil vert» à l’ensemble de
la programmation du festival
1, 9, 3, Soleil !, destiné à la
petite enfance. Tout d’abord,
parce qu’une grande partie de
la programmation qui s’échelonnera du 23 mai au 10 juin
se jouera dans les parcs départementaux de Seine-SaintDenis. Ensuite, en raison de
l’intérêt porté par les artistes
à leur environnement. Parmi
les propositions du festival
figurent notamment Un Jardin
sous la Lune, de la compagnie
Praxinoscope. Son metteur en
scène, Vincent Vergogne, propose des installations ludiques
en lien avec la nature, le toucher et les sons. Il a travaillé
son dispositif dans le cadre
d’une résidence artistique à la
crèche de la Bergère, à Bobigny (93), et la création sera
proposée à 1, 9, 3, Soleil ! au
parc départemental de la Ber-
D. R.
L
IN 2, compagnie Skappa !
gère. Autres projets force de
cette cinquième édition, les
installations et le spectacle de
Benoît Sicat, artiste en résidence sur la saison 2011-2012
dans les parcs départementaux et des classes de lycées
horticoles de Seine-Saint-Denis. Le festival présentera notamment l’installation Le Son
de la sève, issue de ce travail,
soit une «forêt d’arbres sonores»,
BLAGNAC
d’après Caroline Prost, programmatrice du festival. L’intérêt pour la nature se prolongera par la tenue les 8 et 9 juin
d’un colloque Art, petite enfance et biotope, où se rencontreront professionnels de la
petite enfance, du spectacle
vivant et des espaces verts
au parc de l’île-Saint-Denis.
«Il s’agira de croiser les regards
entre ceux qui travaillent au quo-
tidien sur ces sujets et d’autres
personnes qui, avec un regard
plus lointain, pourront proposer
une autre approche, peut-être
plus philosophique», note la programmatrice. Parmi les intervenants figurent notamment
Vincent Vergone, Benoît Sicat,
Bernard Boisson, écrivain et
conférencier, Raphaëlle Hondelatte, architecte. Dans cette
programmation qui s’adresse
essentiellement à la petite
enfance de 3 mois à six ans le
spectacle vivant croisera les
arts plastiques, mais aussi
numériques avec IN 1 et 2 de
la compagnie Skappa !. «Cette
pluridisciplinarité permet à l’enfant de se focaliser sur un point,
selon ses sensibilités», relève
Caroline Prost. ❚ T. L. r.
MONTPELLIER
Le parc d’Odyssud au cœur Les cinq sens s’invitent
du festival Luluberlu
au festival Saperlipopette
L
vec pour marraine Emanuelle Laborit, directrice de l’International Visual theatre (IVT), le festival Saperlipopette
proposé par le Domaine d’O, à Montpellier (34), s’est attaché
à développer une programmation mettant en valeur les sens.
Parmi les dix-huit compagnies qui jouent jusqu’au 27 mai,
la compagnie Barolosolo prendra ses
quartiers dans le parc du domaine d’O
pour un spectacle musical et aquatique.
1.2.3… Totem, de la compagnie Mungo
jouera sur la peur de l’orage en théâtre
d’ombre et en musique ; Le Petit Poucet, de
l’IVT, sera proposé en langue des signes
française et en français ou Elektro kif,
de Blanca Li. Le festival articule des ateliers pluridisciplinaires autour de la thématique des sens, avec des découvertes olfactives ou gustatives.
D’autres ateliers sont programmés autours des arts du cirque,
de la musique et de l’environnement… Saperlipopette, initié
par le Domaine d’O, structure du conseil général de l’Hérault,
se décline également en plusieurs points du département
de l’Hérault. ❚ T. L. r.
www.domaine-do-34.eu/profil-saperlipopette/176
le piccolo
I mai 2012 I numéro 19 I
7
D. R.
A
D. R.
e festival Luluberlu est proposé par
Odyssud, à Blagnac (31) du 24 mai
au 3 juin. La manifestation se déroule en
deux temps, avec une programmation
en salle de six spectacles échelonnés
pendant toute la durée du festival.
Il s’agit de Brouille dans une roulotte, du
Théâtre des Tarabates ; Le Carré curieux,
de la compagnie Carré curieux cirque
vivant ! ; Oh boy !, du Théâtre du Phare ;
200 rêves à l’heure, de la compagnie L’Autobus à vapeur ; Chouz,
de Nathalie Cornille et Rue de la pomme, de Catherine Vaniscotte.
Du 1er au 3 juin, le festival s’établira dans le parc du centre
culturel municipal. Pendant tout le week-end, de nombreux
spectacles pluridisciplinaires et des animations seront proposés
à un public familial, dès la petite enfance. Au cœur de ce
«Village des enfants», le public découvrira, entre autres, les
instruments géants et le labyrinthe sonore d’étienne Favre,
la compagnie Pas folle la guêpe pour du théâtre musical,
la Compagnie Rue barrée en marionnette ou la compagnie
Jardins insolites et ses créations pour les bébés. ❚ T. L. r.
www.festival-luluberlu.fr
festival
Pépites pour les tout-petits
Ultra, Zététique Théâtre
YVES GABRIEL
D. R.
Ashbé, autour du spectacle Où va l’eau ?,
de la compagnie O’Navio, qui est tiré de
l’un de ses ouvrages. En collaboration
avec Méli’môme (Reims) et Petits Bonheurs (Montréal), Pépites accueillera également douze jeunes créateurs
en réflexion sur la création
pour la petite enfance. Nombre
d’ateliers seront proposés aux
adultes, autour du livre pour la
jeunesse, du conte ou encore
du théâtre d’objets. Du 23 au
31 mai. ❚ C. P.
www.laguimbarde.be
▼
A
Charleroi (Belgique), la compagnie
La Guimbarde organise chaque année (11e édition en 2012) un temps fort
dédié à la petite enfance. Le festival
Pépites, dont la coordination est assurée
par Gaëtane Reginster, sera
l’occasion aux programmateurs
de voir de nombreuses productions qui tournent dans ce secteur spécifique du jeune public
(Azuki, Piedra a piedra, Deux
bras deux jambes et moi !, Embrasser la Lune…). Une rencontre
sera organisée avec l’auteur
illustratrice jeunesse Jeanne
production
Le Bibliothéâtre questionne les limites des adolescents
n
RÉMI HEMMER
ouveau projet pour la compagnie angevine Bibliothéâtre qui, sans renier
son savoir-faire si particulier, s’attachera
sur cette création à produire «un romanspectacle» pour les pré-adolescents et
adolescents. La démarche du metteur en
scène Philippe Mathé et de ses comparses
est tout à fait originale. Passionnés par la
littérature pour les adolescents, ils cherchent, glanent, découvrent des romans
écrits pour les adolescents et parlant de
leur quotidien. Après la Photo de sixième,
composition très réussie sur le thème
de la relation à l’autre, du regard qui se
porte sur vous et des premières amours
adolescentes, le Bibliothéâtre explorera
cette fois-ci la question des limites. Sans
juxtaposer les textes retenus (ici extraits
de romans de plusieurs écrivains femmes
comme Martine Pourchain, Hélène Vignal,
Christine Beigel…), Philippe Mathé pratique un travail de haute couture théâ-
La photo de sixième, précédente création de la compagnie
trale. Quatre récits entremêlant plusieurs
de ces textes se dégagent pour évoquer
ces limites, les injonctions des adultes,
la tentation de la transgression, la force
du groupe et le libre arbitre que chacun
doit se construire. Une problématique
centrale de la vie des pré-adolescents,
dont les pratiques transgressives, et
pour certaines très mortifères (jeu de la
tomate…), sont aujourd’hui connues.
«J’ai adapté leurs différents récits pour en
composer un seul, explique Philippe Mathé,
pour trois personnes réunies dans une gendarmerie, après un accident, qui se souviennent et revivent en différé, comme si on pouvait se rattraper quand “c’est passé“, ces histoires drôles, fortes, terribles.» Le spectacle
sera proposé à partir de 10 ans, «pour une
tranche d’âge que j’apprécie beaucoup, poursuit le directeur artistique de la compagnie, peut-être parce qu’il s’agit aussi de l’âge
des possibles et des transformations ?» La
création est prévue pour l’automne 2013
et Passés au rouge est à la recherche de
coproducteurs et de résidences de travail.
Les premières séquences de travail sont
prévues pour janvier 2013. Le spectacle
pourra être joué en salle, sur un plateau
de 6 mètres par 6 mètres, mais aussi dans
le tambour, sorte de chapiteau réalisé
par la compagnie voici quelques années
et qui peut être implanté en intérieur
comme en extérieur. ❚ C. P.
www.bibliotheatre.org
le piccolo
I mai 2012 I numéro 19 I
8
initiatives
rencontres professionnelles
Le jeune public : un créneau
réservé aux femmes ?
Alors chante ! développe
son volet jeune public
À Montauban (82), du 14 au 20 mai,
le festival Alors Chante ! poursuit
et amplifie son programme jeune
public intitulé «Mômes en zik».
Cette année, la programmation
accueille des grands classiques
comme Jacques Haurogné avec
Les Petites Fabulettes et Doudous
perdus mais aussi Franz, Pascal
Peroteau, Oldelaf ou Merlot.
www.alorschante.com
Marionnettons-nous,
cinquième !
D. R.
Pour la cinquième année
consécutive, le
Théâtre aux mains
nues propose
jusqu’au 13 mai
une programmation entièrement
dédiée à l’enfance
Au programme, les compagnies
Lune à Tics, Vire Volte ou encore
le Théâtre aux mains nues avec
Le Jeune Homme aux rats.
Le festival proposera une exposition autour du spectacle Un
souffle, une ombre, un rien, réunissant marionnettes, Aiku-box
(boîtes optiques/philosophiques)
et photographies de la création.
www.theatre-aux-mains-nues.fr
Offre d’emploi :
Comédienne/conteuse
STÉPHANE GOURICHON
D. R.
’est sur cette intéressante question que jeune public, un ami homme, metteur en
s’ouvrait la rencontre croisée organisée scène, lui ayant récemment dit qu’elle avait
début avril par les collectifs H/F et Jeune pu- «trop de talent pour faire du jeune public». Plus
blic du Nord-Pas-de-Calais. Associés dans largement, elle a surtout estimé que le secteur
ce projet, les deux organisateurs souhaitaient jeune public était finalement «laissé aux
mettre en débat les conclusions du rapport femmes, parce qu’il ne représente pas un enjeu
Reine Prat (ministère de la Culture), connues de pouvoir», faute de moyens conséquents
depuis sept ans mais jamais publiées, et définir et en raison de sa faible médiatisation.
la situation des femmes dans le secteur jeune Dans la seconde partie du débat, il était quespublic. Membre du collectif H/F Île-de- tion des créations. Geneviève Lefaure (Scènes
France, Blandine Pélissier rappelait à son au- d’enfance et d’ailleurs) reprenait quelques
ditoire les chiffres éloquents issus du rapport données de l’étude réalisée
de Reine Prat. Contrairement aux idées reçues, par Sylvie Cremer voici
la culture et les arts du spectacle en France, quelques années. Portant sur
sont très en retard en termes d’égalité femmes- 729 spectacles pour le jeune
hommes. Ainsi, on apprenait ou l’on redé- public, celle-ci avait notamcouvrait que 84% des théâtres cofinancés par ment révélé que 60% des 906
l’état sont dirigés par des hommes, comme personnages étaient des fi- Geneviève
94% des orchestres, mais aussi que 85% des gures d’hommes (45% sont Lefaure
textes que nous entendons dans les théâtres des hommes adultes ayant figure de héros).
ont été écrits par des hommes et 78% des Et «combien de rôle de petits garçons sont incarspectacles ont été mis en scène par ces derniers. nés par de jeunes comédiennes» témoignaient
Pire, le déséquilibre s’exprime les artistes présentes…
également en termes financiers Pour autant, un basculement générationnel
puisque si dans les CDN et s’opère peu à peu et les choses évoluent,
CDR, le coût moyen du mon- notamment dans la création jeune public, où
tage d’un spectacle était de la reproduction des archétypes traditionnels
72 000 €, son coût moyen homme-femme est aujourd’hui dépassée et
s’élevait à 77 000 € s’il était où le dépassement des genres est une vraie
Marie
Levavasseur
mis en scène par un homme et question pour de nombreux auteurs, hommes
à 44 000 € s’il l’était par une femme. Présentes et femmes. L’auteur et metteuse en scène
sur cette même table ronde, les metteuses en Karin Serres a ainsi expliqué qu’elle écrivait
scène Marie Levavasseur (compagnie Tour- aussi souvent que possible des rôles mixtes,
neboulé) et Estelle Savasta (Compagnie Hip- non sexués (ainsi dans Frigomonde, Marche
polyte a mal au cœur) témoignaient toutes et Fouille, Jardin de personne…) mais que la
deux des difficultés rencontrées pour entrer grammaire française posait des difficultés
en contact avec les directeurs de structures, aussi évidentes qu’importantes (avec les adtrès majoritairement des hommes, lors de la jectifs toujours «genrés»). «Le Français est une
recherche de moyens de productions. «Pour langue très “genrée“, sans neutre. Tout fait sens
de genre, explique-t-elle. Dans d’autres
la programmation, nous sommes le plus
langues, il existe un neutre pour les anisouvent en contact avec des femmes, mais
maux, par exemple, ou pour les enfants
elles ne sont plus décisionnaires lorsqu’il
(ainsi, «das Kind» en allemand)». Dans
s’agit de soutenir ou non la production
ce débat, avec soixante personnes réud’une création. La décision revient au dinies à l’Hippodrome, scène nationale
recteur. Et là, il est bien plus difficile d’obde Douai, Karin Serres a rapporté
tenir un rendez-vous». Soulignant que Karin Serres
dans la Région Nord-Pas-de-Calais, «seule que dans d’autres pays, les auteurs luttaient
deux scènes nationales étaient dirigées par des contre d’autres types de stéréotypes. Ainsi,
femmes et que, précisément, il s’agissait des deux en Suède a longtemps prédominé un stéréoseules scènes nationales à coproduire des spectacles type opposant filles fortes et garçons sensijeune public», Marie Levavasseur s’étonnait bles sur le modèle du personnage de Pippi
du peu d’intérêt d’une majorité de directeurs Långstrump (Fifi Brindacier) inventé par
hommes sur la production jeune public. Astrid Lindgren. «Autres cultures, autres cliEstelle Savasta témoignait du mépris souvent chés», a remarqué Karin Serres. À Douai, la
affiché à l’égard des mises en scène pour le prise de conscience fait son chemin. ❚ C. P.
D. R.
D. R.
C
La Compagnie Loba recherche une
comédienne/conteuse, pour la
reprise du spectacle jeune public
Chuuut ! créé en 2002 par
Annabelle Sergent. Il s’adresse
à un public familial de 2 à 5 ans.
Auditions le 14 juin, reprises
pendant l’été et démarrage
des tournées fin octobre.
Envoyer CV avec photo et lettre de
motivation par mail avant le 25
mai 2012 : [email protected]
le piccolo
I mai 2012 I numéro 19 I
9
coups de coeur
international
Au Québec, Petits Bonheurs
en pleine transition
Julien Bielli
Programmateur
Théâtre de Cusset (03)
Le nouveau directeur, Pierre Tremblay, restructure
le festival pour mieux assurer son développement.
Autonomie
Pierre Tremblay, le nouveau patron, explique que cette baisse de régime n’est que
temporaire et reflète les réaménagements
structurels que traverse l’événement.
Comme les méandres du financement des
arts au Québec ont des allures à tout le
moins labyrinthiques pour le diffuseur
français lambda, traduisons ces bouleversements en quelques mots par une fin de
convention entre le festival et la Ville de
Montréal. Petits Bonheurs est l’émanation
d’une structure municipale, la Maison
de la culture Hochelaga-Maisonneuve –
que dirige toujours Pierre Larivière.
Pour assumer sa position dans le réseau
de diffusion auquel il a donné naissance à
travers tout le Québec, pour assurer aussi
sa «réputation internationale», le festival
devait d’abord affirmer son autonomie.
Et tisser ensuite de nouveaux partenariats
avec le milieu et avec les organismes
subventionneurs qui ne se sont jusqu’ici
jamais beaucoup préoccupés de l’avenir du
festival. Pierre Tremblay – un ancien praticien devenu gestionnaire puis directeur
de compagnie – est l’homme tout désigné
pour mener à bien ce genre de démarches ;
selon lui la phase de transition sera courte.
«Nous nous donnons deux ans», conclut
Tremblay. Pas de panique donc : Petits Bonheurs marque le pas afin de se donner un
nouveau souffle et prendre un tout nouvel
élan. Plus large. Plus assumé aussi. D’ici
là, le festival s’impose comme une destination de plus en plus intéressante puisque
son fameux circuit de diffusion s’étend
chaque année davantage. Désormais, le
réseau Petits Bonheurs compte 15 villes.
Deux nouvelles venues s’y sont jointes
à temps pour la onzième édition : Joliette,
située dans la région de Lanaudière, en
grande périphérie montréalaise ; et Jonquières, un des joyaux du royaume du Saguenay-Lac Saint-Jean. Bientôt (rêvons un
peu !) une compagnie européenne, comme
le Bob Théâtre, le Fil Rouge Théâtre ou
ACTA qui s’amènent ici, pourrait traverser
tout le Québec avec son spectacle. Cool,
non ? ❚ MiCheL BéLAir (CorreSPondAnT)
Michel Bélair est journaliste au quotidien montréalais
Le Devoir où il couvre, entre autres, le théâtre pour
jeunes publics.
D. R.
Compagnie euphoric
Mouvance. Texte
de Brigitte Jacobs,
in Enfin Seuls (3), éd. Lansman
à partir de 14 ans
Un spectacle coup de poing qui
vous replace d’emblée dans la
réalité. Un père se découvre, aux
yeux de son fils de 16 ans, un raté
social, un médiocre immuable !
Au delà du rapport simpliste pèrefils, du conflit de génération, le texte
de Brigitte Jacobs est magistralement
mis en scène et scénographié, mais
surtout le comédien Bruno Bonjean
interprète magnifiquement ce père
paumé ne sachant plus trop où il en
est ; et nous renvoie, à la manière
d’un boxeur, un uppercut, une vision
de nous-mêmes ! Un spectacle à la
fois drôle, dur et émouvant, qui ne
laisse en aucun cas insensible.
CoMMe un SouFFLe
Compagnie La Boîte noire
à partir de 18 mois
ARIEL LEFLOCH
d
e l’extérieur, quelques indices laissent
deviner qu’il se passe quelque chose :
le festival Petits Bonheurs, qui tient l’affiche
à Montréal du 4 au 13 mai, n’est déjà plus
tout à fait le même.
Premier signal évident : depuis le départ
du fondateur de l’événement, Pierre
Larivière, et son remplacement par Pierre
Tremblay, le 15 août dernier, le festival s’est
mis à un régime minceur. On est passé cette
année de 23 à 17 spectacles. Et deuxième
indice : trois seulement de ces productions
viennent de l’international (Rawums, Ha
Dede et Chien bleu du Gioco Vita).
ISABEL BOUTTENS
Ha Dede, Theater de Spiegel (Belgique)
MAde in diGniTy
Ce spectacle pour les tout-petits
est pour moi le coup de cœur de
cette fin de saison. C’est un véritable moment onirique auquel nous
invite, petits et grands finalement (!),
André Parisot. Dans un milieu de
bric et de broc réfléchi, pendant
la demi-heure du spectacle, j’ai
parcouru avec plaisir plusieurs
univers. Tout d’abord, celui rassurant
de la famille, avec ce grand-père
accueillant, digne de Jules Verne,
prêt à nous raconter son histoire.
Ensuite, nous nous laissons bercer
dans un espace intemporel digne
de Lewis Carroll. Et finalement
cette ode au voyage me rappelle
assez les ambiances mélancoliques
et hasardeuses d’Hugo Pratt.
C’est dans ces mondes-là que
Comme un souffle nous emmène
avec enchantement.
le piccolo
I mai 2012 I numéro 19 I
10
festival
ailleurs
Puy-de-Mômes
LA CHRONIQUE DE
D. R.
Changer de perspective
Y. DE SOUSA / E. CARECCHIO / P. CAFIERO
organisateur : Ville de Cournon-d’Auvergne (63)
Lieux : À Cournon-d’Auvergne : salle polyvalente (lieu central
du festival), Coloc’ de la culture, salle de l’Alambic, Baie
des singes, collège le Stade, collège La Ribeyre, cinéma
Le Gergovie, médiathèque Hugo Pratt. Extérieurs à Cournon : salle du Verger du Caire
(Le Cendre), La Muscade (Blanzat), salle polyvalente de Pont-du-Château.
Budget : Le budget global de Puy-de-Mômes s’élève à 400 000 euros, dont 240 000 ¤
consacrés à la part artistique.
Subventions : Ville de Cournon-d’Auvergne, Clermont Communauté, Département du Puyde-Dôme, Région Auvergne, ONDA, SACD.
Fréquentation : Puy-de-Mômes a enregistré 16 000 entrées pour cette édition, soit une
augmentation de 1 000 entrées par rapport à l’année dernière. «Près d’un tiers de nos
spectateurs vient d’un autre département que le Puy-de-Dôme», indique Vivien Chabrol
du festival Puy-de-Mômes.
Tarifs : L’entrée à chaque spectacle est proposée à 5 ¤ pour tous. La municipalité entend
conserver pour les années à venir cette tarification basse.
équipe : directeur : Christian Habouzit ; service culturel : Annick Bessaguet, Anne-Marie
Béringue, Vivien Chabrol, Martine Huguet, Agathe Jouve, Marian Lejewski, Laure Montanier,
Éric Thomas ; régisseur général : Philippe Roy ; technicien du son : Rémy Copperé.
Pendant tout le festival l’équipe est épaulée par une soixantaine de bénévoles regroupés
au sein de l’association Les Amis de Puy-de-Mômes. Douze intermittents sont présents
pendant près d’un mois pour le festival.
Partenaires privés : Crédit agricole Centre France, Volvic, GDF Suez, La Baie des sciences,
Kizou aventures, Nova Scène, Simply Market, Babou. L’enveloppe collectée auprès des
partenaires privés du festival s’élève à 12 000 ¤. «Nous sommes en partenariat avec
des entreprises fidèles, qui nous soutiennent davantage sur la médiation culturelle que
sur la diffusion, précise Vivien Chabrol. Les partenaires privés deviennent des opérateurs
importants, même s’il est de plus en plus difficile de fédérer autour d’un projet jeune
public», regrette-t-il.
Partenaires médias : La Montagne et France Bleu Auvergne.
Programmation : Théâtre des 1000 nœuds, À Tirelarigot Compagnie, Bouffou Théâtre,
compagnie Le Souffleur de verre, Les Bons Becs, Stéphanie Grosjean, Théâtre de Cuisine,
Compagnie le Bazar mythique, Compagnie l’Estafette, Compagnie des Uns des autres,
Compagnie la Rousse, Compagnie Rouge les Anges, Euphoric Mouvance, Ensemble
Passacaille, Compagnie Pour ainsi dire, Tof Théâtre, Compagnie Mungo, Compagnie
Marizibill, Bob Théâtre, Compagnie Sylvie Chantelauze, Nathalie Hauwelle et Benoît
Fasquelle, Art en scène et compagnie, Compagnie Vertigo, Compagnie Minute Papillon,
compagnie Le Rideau à sonnette, Compagnie Qui va piano, Compagnie Piccola Velocita,
Hélice Théâtre, compagnie Les Voisins, compagnie S’appelle reviens, Compagnie Fleurs
de peau, Compagnie Mirelaridaine, Compagnie Athra, Le Ministère de la jeunesse
et de la magouille.
Projets : Puy-de-Mômes proposait, cette année, six créations et entend bien développer
encore cet axe pour l’édition 2013. Cette édition était la première depuis l’ouverture
de la Coloc’ de la culture, lieu de diffusion et de résidence spécifique au jeune public.
«Cela nous permet d’avoir un lieu structurant pour le festival, souligne Vivien Chabrol.
Cet espace dédié va nous aider à la fois sur le festival et dans le développement
de la politique culturelle de la Ville.» ❚ TiPhAine Le roy
À vue de nez,
compagnie La rousse
y es-tu ?, compagnie
S’appelle reviens
une veillée singulière,
Théâtre de Cuisine
D. R.
JOËL SIMON
18e édition - du 2 au 14 avril
«Et si, aujourd’hui, il y avait la guerre en
France… où irais-tu ?»
… c’est ainsi que commence ce livre
de Janne Teller, «Guerre. Et si ça nous
arrivait ?».
D’une forme originale, il ressemble
à un passeport, l’objet est soigné. Ce
court récit est illustré, avec à propos,
par Jean-François Martin.
Une famille doit fuir la France à cause
de la guerre, entre autres avec les Suédois. Elle se réfugie clandestinement
en égypte, pays démocratique dans
le livre. Ils ne connaissent ni la langue
ni la culture de ce pays d’exil…
Janne Teller nous oblige à changer de
perspective, elle renverse la situation
de notre monde d’aujourd’hui.
Si demain, nous perdons notre identité,
le contrôle de notre vie pour des raisons
géopolitiques… et que nous devenons
un réfugié, que ferions-nous ? Elle nous
met au cœur de ce questionnement.
Nous sommes face à une réalité. Le livre
n’est pas une fiction, il est très proche
du cauchemar que vivent des milliers
d’exilés.
En France, dans cette période de crise,
exacerbée par la campagne électorale,
les peurs sont réveillées, les boucs
émissaires sont désignés : c’est la faute
à l’étranger, à l’immigré…
La force de ce livre, Janne Teller l’a
puisée dans son histoire familiale.
D’origine allemande et autrichienne,
elle est danoise. Elle a travaillé pour les
Nations unies et l’Union européenne
sur les problèmes induits par les conflits
internationaux.
Elle sait de fait qu’un jour, nous pouvons tous devenir un réfugié, que tout
peut basculer.
Ce livre est intelligent, salutaire, subtil,
plein de finesse,… Janne Teller est
pleine d’humanité.
Il est à offrir, à lire, à partager avec les
ados et les adultes… Il doit susciter
débats et nourrir nos réflexions.
À découvrir… ❚
le piccolo
I mai 2012 I numéro 19 I
11
,
creations
LA CoMPAGnie du Son
LE VIEIL HOMME ET LA MER
UN JARDIN SOUS LA LUNE
HAUT BAS FRAGILE
Mise en scène de emily Barbelin
L’histoire en marionnettes et en musique
d’un vieux pêcheur qui désespère
d’attraper de quoi nourrir sa famille.
Au cours d’une de ses sorties, il croise le
chemin d’un poisson énorme, avec lequel
il engage une longue course poursuite.
Au cours de cette chasse épique, il fera
d’étranges rencontres sur l’océan... Les
enfants voyagent entre la surface de la
mer avec le vieil homme qui pêche et
les profondeurs mystérieuses de l’océan.
Le travail de la marionnette, par la distance qu’il induit, permet ici d’aborder
des thèmes difficiles comme la mort, le
combat pour la vie et le rejet de la vieillesse. De 3 à 10 ans.
EN TOURNÉE A voir... Mai > le 27, Fête des
Grenouilles à Corneilhan (34). Juin > les 1er et
2, Festival d’art de rue de Sion (Suisse) ; 6, festival Cours et Jardins à Morsang-sur-Orge (91).
de Vincent Vergone
de olivier Bitard et Frédéric Gregson.
Mise en scène : olivier Bitard.
Il y avait un cirque ici avant. Un jour,
la jeune funambule est tombée de son fil.
La musique s’est arrêtée. Le cirque est
parti... Seuls le vieux musicien désaccordé
et la jeune fille sont restés. Le public s’installe dans la roulotte du vieux musicien
et observe le quotidien : déjeuner, ménage... deviennent autant de numéros
de cirque sonore clownesque. Par un jeu
d’écrans sur la scène, la jeune funambule
est représentée en ombre filmée dans une
roulotte voisine... Haut Bas Fragile tisse
les liens d’un amour pudique, un amour
absolu entre un vieil homme timide et
maladroit et une jeune femme handicapée. À partir de 7 ans.
EN TOURNÉE Juin > 22, le Channel, scène
nationale de Calais (62).
http://pagesperso-orange.fr/cieduson/
CoMPAGnieS LA FiLLe du VenT eT
Le VenTre à PAroLeS/PhonoMATiC
LES PETITS ROIS
de Marie Strehaiano. Musique Agnès Saurat.
Deux femmes se réunissent, telles des
reines. L’une, Marie Strehaiano, joue, raconte et danse. L’autre, Agnès Saurat, fait
vibrer, ricocher, tinter, sonner les notes
de ses instruments : accordéons, petites
percussions..., pour emmener le public
au-delà des portes d’un mystérieux
royaume. D’histoires en récits, en passant
par les mythes, elles donnent à voir la
relation de l’être humain au pouvoir.
De l’Orient occidental à l’Occident oriental, berger ou fils de roi, quel envol pour
obtenir le pouvoir ? Une paire d’ailes ?
Un anneau qui rend invisible ? Une pierre
lumineuse ? Et si un mot et un son suffisaient… À partir de 6 ans.
EN TOURNÉE A voir... Mai > les 10, 11 et 12,
Théâtre de l’Enfumeraie, à Allonnes (72).
Juillet > du 7 au 28, la Volée du Monde,
Festival d’Avignon Off (84).
http://mariestrehaiano.over-blog.com/
Un jardin dans la pénombre, sous une
Lune. Un véritable jardin, une représentation du monde en miniature avec sa
géographie, des chemins, des mousses,
une vieille souche, un arbuste, une minuscule cascade et même des grillons
qui chantent. Un jardin pour enfants,
un espace de liberté avec des jouets, des
instruments de musique, des livres, des
poèmes, des odeurs. Un jardin merveilleux avec des projections lumineuses,
de l’eau, des voiles, des sculptures végétales comme autant d’invitations à rêver. À partir de 7 ans.
EN TOURNÉE Mai > les 17 et 18, La Montagne
magique à Bruxelles ; 23, festival 1, 9, 3,
Soleil !, Parc de la Bergère à Bobigny (93) ; les
29 et 30, festival 1, 9, 3, Soleil !, à Stains
(93). Juin > les 1er et 2, Friche Kodak à Sevran
(93) ; 6, festival 1, 9, 3, Soleil !, à Sevran (93) ;
les 20, 22 et 23, Salle du Jardin planétaire, à Viry-Châtillon (91). Octobre > du 2 au 13,
Théâtre Dunois, à Paris (75).
http://www.praxinoscope.org
CoMPAGnie PuPeLLA noGuèS
ZOOM ! LES VERTIGES DU RÊVE
Adaptation de la Bd Little Nemo de Winsor
McCay. Mise en scène de Joëlle noguès.
dramaturgie et adaptation : Giorgio Pupella.
Nemo, jeune garçon au sommeil agité,
accompagné de Flip, clown au drôle de
masque vert, glisse et court dans l’univers
de ses rêves et de ses cauchemars. Le
dispositif scénographique, qui associe
écrans de projection fixes et mobiles et
plateau de tournage, rappelle les cases de
la bande dessinée originale. Le spectacle
nous plonge au cœur d’un univers onirique
en perpétuelle transformation, mêlant
marionnettes, projections vidéo et extraits
de films du début du XXe siècle (Harold
Lloyd, Charlie Chaplin...). Une invitation
à explorer le monde étrange et fantastique
des rêves et à s’interroger sur la réalité
qui nous entoure. À partir de 6 ans.
EN TOURNÉE A voir... Mai > le 10, Maison
du savoir, à Saint-Laurent-de-Neste (65) ; 11,
Maison du Parc, à Luz-Saint-Sauveur (65).
CoMPAGnie ChArABiA
COMME CA !
Compositeur : Georges Aperghis
Phonèmes rebondissants et rythmes
étirés, sonorités babillantes et silences
lumineux… Comme Ca ! vient cueillir
les codes du langage dans le miroir de la
partition musicale. écrite par le compositeur Georges Aperghis, la musique
contemporaine s’habille ici d’un univers
extrêmement ludique et d’une grande
richesse expressive. Pour le plaisir du
jeu, Mathilde Lechat et Nelly Jallerat
nous invitent à entrer dans leur pétillant
cocon de poésie sonore ! À partir de
4 ans.
EN TOURNÉE Mai > les 29, 30, 31, Prieuré
de Vivoin (72). Juin > 13, Carré des Arts,
à Pellouailles-les-Vignes (49).
http://www.ciecharabia.com/
BRUNO WAGNER
www.productionsbis.com
MUSTAPHA AZEROUAL
CoMPAGnie du PrAXinoSCoPe
PRODUCTIONS BIS
CoMPAGnie SMASh ThéâTre
www.pupella-nogues.com
PAGe réALiSée PAr éLénA Le BriAnd
le piccolo
I mai 2012 I numéro 19 I
12
international
À Birmingham, on danse aussi
en plein air
Le
Le
PiccoLo
PiccoLo
RÉDACTION, ABONNEMENTS
ET PUBLICITÉ
11, rue des Olivettes,
BP 41805,
44018 Nantes Cedex, France
Tél 02 40 20 60 20
Fax 02 40 20 60 30
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L
Directeur de la publication :
Nicolas Marc
Rédacteur en chef :
Cyrille Planson
Journaliste : Tiphaine Le Roy
Chroniqueur : Joël Simon
Ont collaboré à ce numéro :
Michel Bélair, Éléna Le Briand
Direction artistique :
Éric Deguin
Secrétaire de rédaction :
Danielle Beaudry
Mise en page : Émilie Ripoche
Publicité et marketing :
Fabiola Drouet
Comptabilité : Nicole Bouyer
Relations abonnés :
Véronique Chema
et Aurélie Barbereau
[email protected]
DIEGO GINER ARCINIEGA
a dynamique naissante
du jeune public en GrandeBretagne est encore assez mal
connue ou identifiée. À Birmingham, la seconde plus
grande ville d’Angleterre après
Londres, s’est tenu de fin avril
à début mai l’International
Dance Festival Birmingham.
Portée par DanceXchange, qui
partage un lieu de travail et
de répétition avec le Royal
Ballet, cette biennale inclut
de nombreux projets participatifs. «Nous avons de nombreux
ateliers pendant la manifestation,
qui se déroule en bonne partie
dans la rue, explique David
Massingham, le directeur artistique du festival. Pour l’un
des grands moments du festival,
plus de 1 000 danseurs se retrouvent sur la place la plus importante de Birmingham. Le festival
est comme une mosaïque, qui
prend forme sur un temps comme
celui-ci». Cette manifestation
au budget conséquent (autour
de cinq millions de livres),
rayonnant sur Birmingham et
un plus vaste territoire régional, celui des West Midlands,
consacre un week-end entier,
Clouds, compagnie Aracaladanza (espagne)
celui de sa clôture (les 5 et 6
mai), aux familles et au jeune
public. Sur ce «familly weekend»,
ouvert par de nombreux ateliers de pratique de la danse,
David Massingham a programmé deux spectacles de
la compagnie espagnole Aracaladanza (Clouds et Cu-Cuco).
«Avec Spill, poursuit-il, nous
avons aussi proposé en première
mondiale une performance de
trente minutes de danse en plein air,
gratuite, dans la cour de Cannon
OFFRE D’ABONNEMENT
Hill Park. Ce projet dirigé par le
chorégraphe australien Shaun
Parker. Un parcours où les objets
du quotidien (toboggan, balançoire…) sont utilisés par les danseurs comme les supports d’une
danse ludique, qui se réfère à une
image espiègle de l’enfance». Une
belle réussite selon le directeur
de ce festival investi dans un
programme de diffusion à l’année sur un vaste territoire, mais
aussi dans le soutien à la production. ❚ CyriLLe PLAnSon
Le Piccolo est une publication
Millénaire Presse.
Siège social : 11, rue des Olivettes,
44000 Nantes.
SARL de presse au capital
de 18 000 euros.
RCS Nantes B 404 398 067.
Directeur gérant : Nicolas Marc.
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LE PICCOLO 19
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